Désert d'Hyades à l'est de Kand'har, près des portes de la capitale.
Dans sa cage, recouverte d’une étoffe aux nombreux motifs, tu entends l’animal s’impatienter en battant des ailes. Il attend son repas du jour, une souris de plus que tu as dû toi-même chasser dans les rues de la capitale. A Nagrath, on croise des rats à chaque coin de rues, mais à Kand’har, les chats semblent être bien plus efficaces, ou simplement plus nombreux.
“Désolé mon grand, c’est tout ce que je t’ai trouvé. Les chevaux ont effrayé le reste…” D’un son typiquement volatile, le faucon te somme de lui tendre cette triste carcasse qu’il risque de trouver bien maigrichonne.
En effet, tu as assisté à l’arrivée du cortège de la princesse de Regalia aujourd’hui. Un événement au centre de toutes les conversations kand’haris ces derniers temps. Malgré la liesse du peuple et le nom de la princesse scandée par la foule, la sécurité fût de mise et son visage, visible seulement depuis l’ouverture du carrosse. Tu sais à présent à quoi elle ressemble et ta curiosité s’arrête ici.
Il est vrai que d’une certaine façon, tu te sentais lier à tes frères, mais pas au point de te sentir concerner par leurs devoirs respectifs. Ils demeuraient tous deux sous le joug de vôtre paternel, une raison suffisante pour te dissuader de faire leur rencontre. Ce que tu savais d’eux, tu l’avais appris de leurs admirateurs et tu craignais qu’une telle dévotion de la part de leur peuple, ne les ait rendu outrageusement prétentieux. La famille royale de Kand’har ne connaît aucun jugement en ces terres. Ils sont comme intouchables. Tout le contraire de ce qu’il se passe à Nagarath où critiquer la couronne et ses décisions n’est pas fait rare…
Alors que tu gratifiais ton compagnon ailé d’une caresse au poitraille, ton regard fût attiré par des silhouettes ondulant au loin. Cette route n’était que rarement empruntée, même les bandits savaient qu’aucun marchand ou cortège ne traversait le désert de ce côté. C’était une vieille route abandonnée que les tempêtes avaient peu à peu recouverte de sable. Dans les vestiges d’un village, entre deux murs de pierres partiellement écroulés, tu avais établi ton camp au milieu de ce no man’s land.
La cage retrouve sa place sous ta tente de fortune qui s'apparente à un linge dressé sur une structure légère en bois. Quelques cendres au centre d’un cercle dessiné en pierres, laissaient deviner la précédente préparation d’un repas et la monture couchée paisiblement à l’ombre, que tu n’étais pas sur le départ.
En te redressant, ta main trouva le fourreau de ta lourde épée. Tu n’as avec toi que peu d’or et aucun objet de valeur, mais qui sait, ce n’est peut-être pas ce que viennent chercher ces visiteurs inattendus.